Les bonnes manières

Mesdames et messieurs, à la manière de Nadine de Rotshild, sorte de  yorkshire liftée à mort et toute boursouflée de suffisance crasse,  je m’en vais vous éviter bien des désagréments, par mes conseils judicieux, lorsque vous évoluerez dans le grand monde, si toutefois icelui se montre capable d’absorber des gueux de votre sorte. Remarquez, je dis ça, mais des étrons tels que Steevy Boulay ou Loana y sont bien entré alors pourquoi pas vous?

Alors, voici les pièges à éviter: Lorsque vous évoquez , la larme à l’œil,  une relation défunte,  dites plutôt: "Nous nous aimâmes ardemment , comme créatures sylvestres soumises au feu brulant de la passion qui nous dévorait",  que: " On a baisé si fort que ça faisait des copeaux" phrase du dernier mauvais gout, vous n’en disconviendrez pas. Face à une dame dont les charmes ne vous laissent point indifférent, préférez dire: " Votre beauté extatique provoque en moi de doux transports" au lieu de: " T’es tellement bonne, que j’en gerberais mon quatre heure". Lorsque vous parlez politique, exprimez vous posément et proférez: " Je me trouvai fort marri de me voir contraint de voter Sarkosy par la vacance de programme de madame Royal" , plutôt que: " Une bonne femme présidente? et pourquoi pas un pédé pendant qu’on y est?" , ce qui ne manquerait pas de trahir votre nature de plouc et de cul-terreux plus surement que si vous portiez des sabots crottés. De la même manière, il vaut mieux dire: " J’ai voté Sarkosy afin de porter bien haut les valeurs libérales de la France qui travaille" que : " d’habitude je vote Lepen, mais j’en ai eu plein le cul de passer pour un gros con de facho". Ne dites pas non plus: " bon je me casse, vous me faites chier bande de cons" mais: " je suis ravi d’avoir passé cet excellent moment en votre estimable compagnie, mais des impératifs auxquels je ne puis me soustraire me hèlent sur d’autres chemins que les vôtres"… La grande classe non?

 Sur ce, je vous laisse, à regrets, car le devoir m’oblige à  porter le faix quotidien qui,  bien que m’indisposant parfois, me sustente. Ce qui est un peu moins trivial que " Ça me fait chier mais bon,  moi je bosse!" non?