Ciel mon mardi

La vie est un roman, c’est vrai, le genre de roman que l’on lit d’un œil distrait et l’anus aux abois lors des défécations quotidiennes, hebdomadaires, mensuelles même, pour les plus constipés d’entre vous. Un roman de merde écrit sur papier cul donc. De la très mauvaise littérature, comme autant de graffitis puérils sur le mur des banalités. Tout ça pour dire que je ne vois pas l’intérêt de conter ma misérable , de lapin, existence d’habitant désabusé du vingt et unième siècle. Et là en plus nous sommes mardi! Je ne hais rien tant que le mardi, qui est le pire jour de la semaine si l’on fait abstraction des six autres. Réalisez: ce jour n’est même pas fichu de se trouver à la mi-semaine. Il pousse le mauvais gout jusqu’à compter le même nombre d’heure que les autres. Il bouffe comme un porc à en devenir gras. Et, enfin, c’est le seul jour de la semaine où je dispose d’un tant soit peu de temps pour débiter mon monceau de fadaises à la face de l’Éternel et à la votre, nettement moins reluisante, il faut bien le dire.

Pourtant je l’aimais bien mon mardi soir, devant la télé, pour une fois semaine, autorisée. Je l’aimais bien moi, mon mardi, lorsque petit je guettais l’arrivée du mercredi exempt de classe. J’aime les jours pour leurs lendemains, en fait. Sans cesse en projection,  à l’instar du chaton que l’on claque au mur dans le but, bien légitime, de contrôler les naissances. Ou pour le plaisir, allez savoir. Le problème, voyez vous, est qu’à mon age qui s’avance les projections, y compris séminales, se font moins bien, et moins loin aussi. Et merde. Saloperie de mardi!