Le triomphe de la raison.

Je tiens à préciser, en préambule,  que je commet ce billet,  lassé des vives incantations en ce sens  d’un mien ami possédant l’amusante particularité d’être homosexuel, le cuistre tenant particulièrement à voir mon avis sur l’homosexualité déballé en place publique. Un genre de coming-out quoi. A t-on idée, je vous jure? Quelle demande sotte et grenue! Comme si mon avis avait la moindre importance, lors que je m’efforce de n’en avoir aucun, et en premier lieu sur cette question là.  Enfin bon , puisque j’ai promis… mais faudra pas venir pleurer après.Tout d’abord un peu d’histoire, non pas de la pédérastie à travers les ages, mais  de la mienne propre afin que vous compreniez parfaitement d’où je viens. J’ai trainé bien des guêtres, crottées,  dans moult chapelles idéologiques avant d’échouer, incongru comme une baleine à bosse au bar de la plage de Malibu avec un Bloody-Mary sans tomates à la nageoire, sur les rives reines de la gauche honteuse. C’est la Raison, avec un grand « R », comme dans « Reguillon », qui m’y poussa . Il faut entendre par là que rien ne me disposait un jour à émarger dans le camp de la justice sociale, des lendemains qui chantent et des gueules de bois consécutives, surtout lorsque le taulier vous apporte la note comme Jospin le bilan du Mitterandisme. Bref, quand tant se piquent, goguenards chiottes tristes, d’avoir le cœur à gauche et la raison à droite, ou encore de trouver normal d’être de gauche à vingt ans et complétement absurde passé la trentaine, je me pète, moi, d’avoir le cœur pourri de principes droitiers, depuis toujours,  et une raison à sénestre sous les effets conjugués d’une intelligence supérieure et de ma tendance naturelle à toujours nager à contre-sens du courant général et du mien en particulier. Je n’ai nulle compassion envers quelque groupe humain que ce soit, nulle sympathie débordante et de bon aloi envers telle minorité opprimée, nul entendement  des causes humanitaires autrement que dans le souci de préservation de l’ordre. Il me semble, en effet,  qu’il est plus rentable politiquement et économiquement qu’un gouvernement  fasse en sorte que les citoyens ne manquent de rien, et se tiennent bien tranquilles, que de confier cela à l’invisible main du marché, chère à Adam Smith,  qui ne la prit pas dans la gueule apparemment. Heureusement,  les Marx’brothers remédièrent à çà, pour la plus grande joie des prolétaires qui eurent ainsi un motif valable de déserter le logis familial pour aller poser leurs derrières usés sur les banquettes branlantes de la gargote la plus proche, et se rincer le noir de charbon à grand coups de bières, entre deux internationales .

« Mais quid de l’homosexualité et des homos dans tous ce fatras? » m’interrompez vous, pleins de morve. J’y viens, j’y viens, il ne vont pas s’envoler vous savez. Ou alors quand ma tante aura des ailes… Alors voilà mes touts petits, si les homosexuels s’estiment lésés, ce qui est peut-être bien le cas, je ne vois aucune raison, Raison plutôt, de m’élever en Diable hors de sa boite et baver d’infectes considérations pseudo-morales pour tenter de circonvenir une menace qui n’existe pas. Les homosexuels ne troublent en rien l’ordre public, même avec la gay-pride, les magasins gays, les revues gays, et les Gai-Lurons. Mince, non, çà c’est Gotlib! Je trouve ces manifestations plus ridicules que dérangeantes, mais je ne suis pas le mieux placé pour juger de l’efficience de ces démarches.
Cela m’en secoue une sans réveiller l’autre, pour causer vulgaire.

Pour finir, si un jour on mettait aux voix des thèmes aussi brulants que  le mariage, l’adoption,  la mienne se lèverait…  pour;  sans passion, par esprit de justice tout simplement et à contrario de mon cœur fulminant dans les ténèbres réactionnaires qui le meuvent.